Jean-Charles MOÏSE dénonce l’ingérence américano-canadienne dans les affaires internes d’Haïti

Port-au-Prince, le 8 Février 2024 – Amérique Info7

Ancien sénateur de la République, ancien maire titulaire de Milot et ancien candidat malheureux à la présidence haïtienne, Jean-Charles MOÏSE réitère son appel à la violence populaire pour renverser le statu quo composé du gouvernement de facto d’Ariel HENRY et alliés nationaux et internationaux. En effet, l’ancien sénateur du nord s’en prend directement aux ingérences américano-canadiennes dans la politique interne d’Haïti. Il demande alors au peuple haïtien d’assumer à la Dessalinienne ses grandes responsabilités vis-à-vis de ses néocolons et consorts le plus que possible.

Jean-Charles MOÏSE s’interroge sur les prises de position publique du chargé d’affaires américain, monsieur Eric W. STROMAYER et de l’ambassadeur canadien en Haïti, André François GIROUX, dans les affaires internes de son pays étant en proie à des défis sécuritaires, politiques et humanitaires majeurs. Ainsi, le chef de file du parti politique « Pitit Dessalines » assimile la misère et la souffrance actuelles d’Haïti aux plans « dits » destructeurs des gouvernements américain et canadien à travers des dirigeants politiques médiocres et apatrides et des membres de l’élite économique rétrograde de Port-au-Prince.

« Le diplomate américain accrédité en Haïti, Eric W. STROMAYER, s’érige en leader politique haïtien via ses différentes interventions médiatiques sur la crise haïtienne, alors que la convention de Vienne et bien d’autres traités internationaux définissent clairement les relations diplomatiques existant entre les nations. Ce diplomate étasunien, feignant de ne pas connaître ses rôles et ses limites, doit inévitablement se dégager plus tôt en laissant aux haïtiens, eux-mêmes, de résoudre leur différend politique « , a soutenu ce jeudi matin l’ancien parlementaire haïtien lors d’une conférence de presse tenue dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Plusieurs grandes villes d’Haïti sont actuellement en mode de combat antigouvernemental. À l’appel de l’opposition plurielle, plusieurs milliers de manifestants exigent le départ  » immédiat et inconditionnel  » du Premier ministre haïtien de facto au terme de l’article 20 de l’accord politique du 21 décembre 2022, dont le gouvernement est cosignataire. Les axes routiers reliant les départements entre eux sont complètement bloqués avec des barricades, des carcasses de véhicules, entre autres. De leur côté, les forces de l’ordre continuent de réprimer violemment les manifestations antigouvernementales alors qu’elles sont inopérantes face aux gangsters notoires qui terrorisent perpétuellement la population civile. De plus, des bavures policières ont été signalées à l’encontre des journalistes exerçant constitutionnellement leur métier librement à Port-au-Prince, Cap-Haïtien et à Jérémie lors des échauffourées entre policiers et protestataires.

Fort de ce constat alarmant, le gouvernement américain réitère son appel au déploiement d’une force internationale et à l’organisation des élections générales en Haïti. Selon le diplomate Stromayer, les États-Unis d’Amérique soutiennent le gouvernement haïtien illégitime dans la quête d’un climat sociopolitique et sécuritaire propice et stable pour le bien-être collectif. Il insiste sur un consensus politique inter-haïtien pour désamorcer la crise actuelle qui a tant perduré. Le chargé d’affaires américain tient mordicus que le gouvernement décrié d’Ariel HENRY devrait organiser les élections générales malgré le refus de la classe politique nationale à y participer.

De l’autre côté, la chancellerie canadienne maintient son régime de sanctions contre des membres d’élites politiques et économiques haïtiens accusés dans l’instabilité politique, le financement des groupes armés et la corruption à grande échelle. Selon l’ambassadeur André François GIROUX, le Canada encourage les protagonistes haïtiens à dialoguer davantage pour trouver une issue consensuelle à la crise multidimensionnelle. Il s’accroche néanmoins à l’organisation des éléctions démocratiques pour rétablir les institutions politiques haïtiennes, tout en rejetant tout appel à une nouvelle transition politique prônée par l’opposition plurielle. Alors, le diplomate canadien n’est toujours pas en mesure de communiquer publiquement à quel point son pays s’impliquera dans le financement d’une force multinationale non onusienne sur le sol d’Haïti.

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