Haïti : L’avarisme des protagonistes s’envenime la crise

Port-au-Prince, le 16 Mars 2024 – Amérique Info7

Par Samuel JOSEPH

Depuis l’annonce officielle d’Ariel HENRY de vouloir quitter la tête de la Primature, les acteurs haïtiens peinent à proposer au pays une alternative consensuelle et viable pour le bien-être collectif. En effet, leur divergence « accrue » persiste et entraîne l’aggravation de la crise actuelle, alors que les citoyens sont toujours pris en otage chez eux et/ou ont fui leurs domiciles sous la menace de la coalition criminelle dénommée « Vivre ensemble ». Cette situation inquiétante sent l’amateurisme, l’incohérence et l’avarisme des soi-disant  » leaders  » de la place aspirant à gouverner la barque nationale soumise aux « diktats » des étrangers.

Fin février et début de mars 2024, le chaos généralisé s’installe particulièrement dans l’Ouest d’Haïti et dans l’Artibonite, avec la démonstration des gangsters patentés se regroupant sous la dénomination vernaculaire « Viv Ansanm », dans l’Ouest. Ces criminels notoires imposent cruellement leur volonté sous la couverture d’un slogan  » N ap fè yon lòt revolisyon », en ayant libéré « illégalement » des milliers de prisonniers, incendié des infrastructures publiques et/ou privées, pillé des bureaux publics et entreprises privées de la place, entre autres. Ainsi, des leaders comme Jean-Charles MOÏSE et Guy PHILIPPE maintiennent leurs appels à la violence pour renverser le statu quo. Cependant, estiment plusieurs analystes, leur ralliement « présumé » aux mouvements armés et leur position intransigeante posent de sérieux problèmes à l’avenir du pays.

Tenant compte de nombreuses attaques « terroristes » qu’ont commis les bandits notoires contre la population civile, comment certains leaders politiques et communautaires entendraient diriger le pays avec eux? s’interrogent-ils à notre micro. Dans une nouvelle Haïti possible, l’ancien Sénateur élu de la Grande-Anse préviendrait d’aministier les gangsters patentés, s’il devenait président de la République. Déporté des États-Unis d’Amérique vers son pays d’origine après avoir purgé une peine de six (6) ans d’emprisonnement pour complicité de blanchiment de la drogue, l’ancien putschiste, Guy PHILIPPE, s’est déjà affiché clairement dans un élan du rétablissement de l’ordre public et de la sécurité nationale, en niant catégoriquement les victimes de ces bandes armées et violentes.

De son côté, l’ancien Sénateur Jean-Charles MOÏSE avait préalablement demandé aux citoyens de tout détruire pour chasser le Premier ministre haïtien illégitime, Ariel HENRY, faisant la navette en terre étrangère. Lors de ses récentes interventions médiatiques, le leader du parti politique « Pitit Dessalines » s’est accroché à sa proposition de sortie de crise, à savoir un Conseil Présidentiel à trois têtes et un chef de gouvernement de consensus qui auront une feuille de route bien définie. Par ailleurs, la position de l’ex maire de Milot semble être contradictoire à celle des autres acteurs de la place, ce qui provoque une nouvelle crise de gouvernance. Donc, chaque parti politique détient dans sa petite poche une solution de la crise, au détriment des intérêts collectifs. Les protagonistes sont toujours prêts à s’unir pour évincer un régime en place, mais ils sont souvent en panne d’alternative consensuelle préalablement définie après leur combat « dit » unitaire.

Entre temps, le gouvernement américain et les dirigeants de la Communauté des Caribéens poursuivent leurs efforts diplomatiques [conjoints ou pas] pour désamorcer la crise haïtienne. L’appel au déploiement d’une force étrangère, non onusienne, en Haïti, s’intensifie dans les couloirs diplomatiques. Ainsi, le président kényan, William RUTO, a réitéré, la semaine écoulée, sa volonté de prendre le leadership de cette force internationale, à composante policière et militaire, qui devrait être déployé sur le sol dessalinien, en réponse « officielle » à la demande « inconstitutionnelle » du régime de facto actuel. Le chef de l’Exécutif kényan entend outrepasser l’interdiction judiciaire de son pays pour envoyer un millier de ses policiers nationaux en Haïti.

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