Le Professeur et ministre semblerait ignorer que les diplômes haïtiens avaient toujours été reconnus par cette instance des Nations Unies. Les bourses octroyées aux Haïtiens, dont l’UNESCO avait assuré la responsabilité quant à leur financement, étaient conditionnées à la reconnaissance des diplômes délivrés par les Universités haïtiennes.
1) Les diplômes, s’ils n’avaient pas eu cette provision légale, cette instance (L’UNESCO) aurait-elle accordé ces bourses à leurs détenteurs? Haïti est membre de l’Organisation des Nations-Unies dès les premiers moments de sa création. Peut-on en venir aujourd’hui à remettre en question une affaire qui a longtemps existé comme acquis? La nouvelle convention dont il s’agit, qui vient d’être signée récemment, doit être un complément de celle qu’Haïti avait déjà eue avec cette sous-organisation internationale.
2) L’accréditation des Facultés de médecine à l’étranger. D’après les principes internationaux en vigueur régis par le droit international, chaque État a la charge légale pleine et entière de ses institutions qu’il établit pour répondre aux objectifs nationaux.
Le ministre a parlé de reconnaissance à l’étranger comme pour laisser entendre qu’Haïti est un protectorat. Il y a mis l’accent au point que la psychologie nationale se questionne. NOMBREUX SONT CEUX DE L’INTELLIGENTSIA QUI Y TROUVENT UN DÉRANGEMENT ÉLOQUENT.
Le ministre a aussi évoqué sept facultés de médecine reconnues sans mentionner lesquelles. Or, c’est la direction appelée DFPSS qui avait publié une liste qui lui est propre déclarant les institutions de la médecine reconnues par le MSPP sans mentionner celle de l’URH qui est reconnue par le Ministère de l’Education nationale, qui est la seule instance possédant la clé de reconnaissance selon la législation. Y en a-t-il une autre qui lui est parallèle?
En vertu de quelle donnée le ministre a-t-il mentionné les sept facultés de médecine en question ?
C’est au ministère de l’Education même qu’il revient de déclarer la vérité relative à ce dossier.
L’exclusion est la doctrine des décideurs d’ici. Mais, le ministre cautionne-t-il des décisions illégales d’un autre ministère qui piétine sa propre attribution?
La prise de cette décision au MSPP ne date que de l’année 2008, pourtant, Royale qui a une faculté de médecine, créée depuis 1990 dans le cadre de la loi régissant ce secteur, avait déjà eu sa licence sachant que Royale avait été lancée avec une Faculté de médecine seule jusqu’à l’obtention de sa licence en 1994.
L’appréciation des données qui ont trait à cette médecine avait été la part à la fois du ministère de l’Education nationale, du Rectorat de l’UEH et du décanat de la faculté de médecine de l’UEH, tous en charge de l’examen de ce programme d’études en vue de sa reconnaissance.
Une fois acquise, cette reconnaissance, la médecine s’active au profit du pays et plus d’une trentaine d’années déjà des persécutions s’exprimant sous toutes formes ne la ménagent pas. Le MSPP sous l’administration Bijou avait le 21 février 2006 délivré accréditation à la faculté de médecine de l’Université Royale d’ Haïti en vertu des droits acquis déjà possédés par cette institution de la médecine.
En outre, ce même MSPP, après une évaluation en 2014, avait envoyé une reconnaissance de sa part.
Compte tenu de sa philosophie qui ne concorde pas avec le vœu de la loi sur la question, objection de notre part fut faite à l’attention du MSPP.
La raison du conflit avec la DFPSS/MSPP tient au seul fait de ne pas accepter de revenir en arrière pour accepter la reconnaissance qu’ils délivrent illégalement en prônant l’arbitraire.
L’autorité ne se conçoit pas par une telle ressource.
Si le ministre ignorait que la DFPSS au MSPP prend des mesures qui supplantent celles du ministère de l’Education nationale, il était normal qu’il parlât tel qu’on l’avait entendu.
L’État haïtien, en matière de reconnaissance, sous-entend le ministère de l’Education nationale. Et, ce dernier n’a pas délivré seulement sept reconnaissances aux institutions de la médecine. A moins qu’il se contredise ou se trompe dans ce qui est son attribution.
Ce projet d’accréditation par eux leur ouvre la voie à l’exclusion et à la remise en question du statut légal déjà acquis, tant ils sont assoiffés de l’effacement d’oeuvres déjà créées.
L’accréditation pour l’étranger n’a pas l’importance qu’on y accorde. Il s’agit seulement de communiquer la liste des institutions de la médecine reconnues par l’Education nationale.
Aucune mesure tenant à la rétroactivité ne saurait être acceptée. Au surplus, si un ministre de l’Education ne s’impose pas dans l’attribution qui est la sienne afin de garantir et de consolider les acquis de la collectivité placée sous sa tutelle, il en partira et demeurera sans souvenir.
Communiquer au regard de la loi et de la décence la liste des facultés de médecine reconnues dans le cadre du ministère de l’Education répond à une vérité incontestable. Néanmoins, si le ministre considère une liste publiée par la DFPSS n’ayant aucune provision légale, il montre par là que sa connaissance de l’État dont il est le haut fonctionnaire n’est pas à jour.
Aucune accréditation ne devra être l’occasion à des ennemis de régler leurs contentieux avec des fondateurs d’institutions supérieures.
Quant à l’Agence de l’Enseignement Supérieur dont on parle, il est aussi aperçu la même doctrine: celle de la remise en question des acquis.
Réguler en ce domaine invite toujours à l’éviction plutôt qu’à l’accompagnement. Eh donc subventionner l’Enseignement Supérieur convient d’un droit que l’État reconnaît à ceux qui oeuvrent. Cependant, la force d’inertie à laquelle on fait face dans le pays, qui paralyse l’État, le clientélisme, la propension à vaincre, sont nos plus grands défis.
Le ministre parle de régularisation comme si rien n’existe comme pouvant être apprécié. Le ministre ne regarde pas autour de lui pour considérer les choses selon qu’elles se présentent, c’est à dire, dans un pays où rien ne fonctionne, où la sécurité que son gouvernement nous doit à tous n’existe point.
Mais, sous l’empire de ces déboires généralisés, qu’est ce que le ministre peut condamner jusqu’à faire valoir autant de ce qu’on l’entend dire?
Le ministre ferait bien de faire programmer une subvention à l’avantage des anciennes facultés de médecine que les conjonctures et les hommes agenouillent.
Avoir la culture de secourir les institutions supérieures de la médecine contribuerait à fournir au pays de meilleurs professionnels. Tel devrait être l’une des missions d’un ministre de l’Éducation.
Dr. Jean Pierre Rodrigue Mathieu, Chancelier, Recteur de L’Université Royale D’Haïti