
Par Docteur Charles Saint-Armand
Cela fait plus d’un an que l’aéroport international Toussaint Louverture est fermé aux grands vols commerciaux. Un an de silence complice. Un an d’immobilisme criminel. Un an où les autorités, si tant est qu’on ose encore les appeler ainsi, n’ont rien fait, rien dit, rien proposé. Pire, elles semblent s’en accommoder parfaitement. Comme si le blocage du pays les arrangeait. Et si c’était exactement le cas ?
Pendant que les Haïtiens bloqués aux États-Unis, au Canada ou en République dominicaine vivent dans l’angoisse de rentrer dans leur propre pays, le Conseil présidentiel de Transition — cette assemblée d’incapables en costume-cravate — continue à jouer à la République. Ces gens-là ne gouvernent pas. Ils parasitent. Ils profitent du désordre, s’en accommodent, s’en nourrissent même, pendant que le peuple, lui, crève.
À partir d’ici, il ne s’agit plus seulement d’incompétence. C’est de la haute trahison. De la complicité active avec les criminels. Ces misérables qui se font appeler « autorités » ont volontairement abandonné le territoire national aux mains des gangs armés. Ils pactisent avec les chefs de guerre, marchandent la paix contre des intérêts électoraux, commerciaux, personnels. Ce ne sont pas des dirigeants : ce sont des délinquants d’État, des collaborateurs du crime organisé.
Le comble de l’hypocrisie ? Ces fossoyeurs de la nation affrètent des hélicoptères pour se rendre au Cap-Haïtien et prendre leurs vols pour l’étranger, laissant les citoyens exposés aux coupe-gorges de la route nationale n°1 et n°3, livrées aux milices armées. Ces membres du « gouvernement » refusent de vivre les conséquences de leur inaction, préférant survoler le désastre qu’ils refusent de combattre. Quel mépris ! Quelle lâcheté ! Quelle infamie !
Et pourquoi rien ne change ? Parce que même l’insécurité devient rentable. Le blocage des routes a fait exploser le prix des billets pour les vols internes. Devinez quoi ? L’État mafieux encaisse. Il encaisse ! Il empoche sans honte la moitié du prix de chaque billet, non pas pour reconstruire, ni pour sécuriser, ni pour redistribuer, mais pour engraisser les ventres pourris d’une classe politique moribonde. C’est une opération de racket légal. Un crime économique. Un viol fiscal du peuple haïtien.
Pendant ce temps, les paysans voient pourrir leurs récoltes dans les champs. Les familles sont coupées les unes des autres. Les enfants ne vont plus à l’école. Les femmes accouchent seules dans des zones isolées. Les malades meurent à quelques kilomètres d’un hôpital inaccessible. Et l’État ? Il compte son butin. Il boit du champagne dans les salons climatisés pendant que le pays étouffe.
Mais ce n’est pas seulement le gouvernement qui est à vomir. L’opposition haïtienne est une mascarade. Une armée de crétins politiquement illettrés. Des clowns bavards, sans idéologie, sans colonne vertébrale, sans projet. Ils ne rêvent que d’une chose : remplacer les prédateurs actuels pour devenir, à leur tour, les sangsues du peuple. Ils pactisent avec les gangs, flattent les criminels, marchandent leur silence contre des miettes de pouvoir. Ils n’ont aucun plan, aucun cap, aucune proposition crédible. Ce sont des zéros politiques, des déchets d’ambition.
Et pourtant, il existe un principe fondamental, enseigné depuis Hobbes jusqu’à Weber : le devoir de l’État est de garantir la sécurité, la paix et la libre circulation. S’il échoue, il n’est plus qu’un simulacre de pouvoir. Or en Haïti, l’État est mort. Les gangs ont pris le relais. Ce sont eux qui contrôlent les routes, les flux de biens, les vies humaines. Et le Conseil présidentiel ? Un club de fonctionnaires véreux et de lavettes soumises.
Alors, assez de faux-semblants. Il faut le dire :
Ce gouvernement est une honte. Une ordure collective. Un ramassis de fainéants, de peureux, de parasites et de traîtres. Ils ne dirigent pas : ils pillent. Ils ne protègent pas : ils fuient. Ils ne construisent rien : ils détruisent tout. Ce sont des sangsues d’État, des cafards arrogants, des ordures en complet-veston.
Et ne cherchez pas de salut dans l’opposition politique actuelle. Ce n’est pas une alternative, c’est un zoo de médiocres. Des imposteurs, des courtisans de gangsters, des parasites de la misère. Des êtres vides, prêts à tout vendre pour un strapontin ministériel. Qu’ils crèvent tous politiquement, et qu’on les jette à la poubelle de l’histoire. Il faut une émergence miraculeuse !
Haïti n’est pas gouvernée. Haïti est prise en otage. Par des incapables. Des criminels en cravate. Des parasites à visage humain. Et tant que ce cancer ne sera pas arraché jusqu’à la racine, ce pays restera une zone morte, infestée, honteuse.
Qu’ils partent tous. Qu’ils dégagent. Ces ordures!