Lycée et Constitution: Le retour d’un ministre en NS4 pour éveiller le civisme

Amériqueinfo7

En Haïti, les débats sur la réforme constitutionnelle sont souvent perçus comme lointains, réservés à une élite politique ou juridique.

Pourtant, ce vendredi 12 juin, un geste simple est venu rappeler que la citoyenneté commence sur les bancs de l’école.

Le ministre délégué chargé des questions électorales et de la réforme constitutionnelle, Gracien Jean, s’est rendu, pour une deuxième fois, au Lycée National de Pétion-Ville. Il ne s’agit pas d’un établissement choisi au hasard : c’est là qu’il a lui-même été formé. Ce retour sur les lieux de sa propre éducation publique prend tout son sens dans le contexte actuel, selon ce qu’il nous a confié.

Au-delà du symbole, cette visite s’inscrit dans une série de rencontres autour de l’avant-projet de Constitution soumis à consultation nationale. Le ministre a choisi d’échanger directement avec les élèves de la NS4, jeunes citoyens en devenir, pour leur présenter les grandes lignes du texte et encourager la réflexion.

Les échanges ont été denses et constructifs, a-t-on constaté. Questions sur la séparation des pouvoirs, les libertés fondamentales ou la participation électorale : les élèves ont saisi l’occasion pour interroger, comprendre et débattre. Le civisme n’est pas inné, il se cultive, et l’école publique, lorsqu’elle devient un lieu de parole et d’écoute, joue un rôle fondamental, argue le docteur Gracien Jean chargé des questions constitutionnelles et électorales pour le compte du gouvernement.

Selon l’un des enseignants du lycée questionnés, le type d’initiative mérite d’être souligné : il rappelle que la Constitution n’est pas une affaire technique, mais un outil de vie commune, qui concerne chaque citoyen, dès son plus jeune âge.

Toutefois, il convient de le souligner, dans la société haïtienne, les avis restent partagés. Certains estiment nécessaire de doter le pays d’un nouveau texte fondamental adapté aux réalités contemporaines. D’autres, au contraire, remettent en question la légitimité des dirigeants actuels à initier une telle réforme. Entre volonté de renouveau institutionnel et crise de confiance politique, le débat sur la Constitution demeure profondément ouvert.

Amériqueinfo7