Haïti : une police qui chasse les gangs… sans jamais sécuriser les territoires

Amériqueinfo7

En Haïti, les autorités semblent croire qu’il suffit de faire quelques opérations contre les gangs pour rétablir la sécurité. Mais agir de manière ponctuelle, sans plan clair ni vision à long terme, ne suffit pas. Les interventions de la Police nationale d’Haïti (PNH), bien qu’importantes, ne sont souvent que des actions isolées, sans suite, sans stratégie durable. On repousse les bandits, puis on abandonne le terrain, ce qui permet aux groupes armés de revenir, souvent plus violents et mieux organisés.

Un exemple très parlant est celui de Kenscoff. Après une opération policière qui avait temporairement éloigné les gangs, ceux-ci sont revenus avec encore plus de brutalité. Pourquoi ? Parce que la police ne reste pas sur place. Elle ne sécurise pas les zones reprises. Elle ne s’installe pas dans les quartiers libérés pour empêcher le retour des malfrats. Résultat : les habitants restent à la merci des criminels.

Ce manque de suivi et d’occupation du terrain montre clairement un gros problème : l’absence totale de vision stratégique. La police agit comme si elle ne savait pas quoi faire après une intervention. Il n’y a pas de plan d’ensemble. Pas de renforcement sur les zones libérées. Pas de postes permanents. Pas de coordination avec d’autres institutions pour stabiliser les quartiers.

Cette manière de faire montre que l’État ne sait pas comment gérer la sécurité du pays. On donne l’impression d’agir, mais on ne règle rien en profondeur. Les gangs reprennent toujours le contrôle des territoires abandonnés, et les citoyens, eux, vivent dans la peur permanente.

Et pourtant, les autorités ont pris des engagements forts devant le peuple. Elles ont promis un référendum, une nouvelle Constitution et des élections générales. Comment ces promesses pourront-elles être tenues si les gangs contrôlent toujours une grande partie du pays ? Sans sécurité réelle, sans reprise durable des zones occupées, ces projets risquent de rester de simples paroles. La pacification du territoire est indispensable pour que la vie politique reprenne son cours normal.

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