
Fort-Liberté, le 8 janvier 2025 – Amérique Info7
Dans le Nord-Est d’Haïti, la corporation des enseignants a entamé, en début de cette semaine, des mouvements de protestation visant à obtenir satisfaction pour l’ensemble de ses revendications.
À Fort-Liberté et à Trou-du-Nord, les enseignants du secteur public ont manifesté pour faire entendre leur voix, exigeant que le Ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle prenne en compte leurs cahiers de charge, qui comportent notamment :
- le paiement de leurs arriérés de salaire ;
- la nomination immédiate des enseignants travaillant dans les salles de classe ;
- l’octroi d’une carte débit évaluée à 50 000 gourdes ;
- la gratuité scolaire ;
- la formation régulière des maîtres ;
- l’ajustement salarial ;
- le paiement et la nomination des enseignants contractuels ;
- la réparation des différents bureaux du district scolaire ;
- la construction et/ou la reconstruction des écoles en mauvais état.
Le mardi 7 janvier 2025, plusieurs syndicats éducatifs ont à nouveau manifesté dans les villes de Fort-Liberté et de Trou-du-Nord pour dénoncer « avec véhémence » les mauvaises conditions de travail auxquelles ils sont confrontés depuis plusieurs années.
Cette série de mobilisation, selon les protestataires, intervient dans un contexte de crise marquée par les mauvais traitements de travail que connaissent les travailleurs en éducation dans le pays.
Pour la deuxième journée de mobilisation, les enseignants, regroupés à travers plusieurs syndicats de la région du Nord-Est, étaient des dizaines dans chaque ville pour revendiquer de meilleures conditions de travail, y compris une éducation de qualité à travers des réformes pédagogiques.
Déterminés jusqu’au bout dans leur mouvement revendicatif, les syndicalistes se préparent à passer à la seconde phase, à savoir la fermeture de l’ensemble des écoles privées et publiques de la région, si les autorités étatiques ne satisfont pas à leurs doléances.
« Notre mouvement contient plusieurs phases exhortant le Ministre Antoine Augustin à satisfaire nos revendications légitimes. Pour le moment, nous adoptons une série de mobilisation pacifique pour ramener les autorités régionales et centrales à la raison. Cependant, la prochaine étape sera la fermeture totale des écoles publiques et privées au niveau du département, en attendant une réponse adéquate du gouvernement de transition », ont déclaré les enseignants syndiqués, jurant d’occuper le macadam et d’y empêcher le bon déroulement des activités scolaires jusqu’à nouvel ordre.
Par ailleurs, cette nouvelle crise éducative met en péril l’avenir de nos enfants, qui sont déjà confrontés à d’autres problèmes locaux. Les acteurs du système éducatif haïtien sont appelés à un « dialogue franc et sincère » pour sortir de cette impasse difficile, en priorisant l’intérêt collectif plutôt que leurs intérêts personnels.