Nouvelle loi dominicaine : un frein à l’acquisition immobilière pour les Haïtiens

Un projet de loi en République Dominicaine pourrait bientôt imposer de nouvelles restrictions aux citoyens haïtiens, les obligeant à obtenir une autorisation gouvernementale avant d’acheter des propriétés sur le territoire dominicain. Ce texte, porté par le président de la Force Nationale Progressiste, Pelegrín Castillo, est soutenu par plusieurs députés influents et vise à limiter les acquisitions étrangères, en particulier dans les zones frontalières.

Contexte et motivations

Le projet de loi s’inscrit dans un climat tendu, marqué par une instabilité croissante en Haïti et une pression migratoire accrue en République Dominicaine. Selon ses initiateurs, cette mesure viserait à préserver la sécurité nationale et à protéger les intérêts économiques dominicains. Des dispositions spécifiques empêcheront également l’acquisition de biens immobiliers par des étrangers dans les provinces frontalières, en conformité avec l’article 10 de la Constitution dominicaine.

En outre, les autorités envisagent de restreindre l’accès des immigrants haïtiens à certaines professions, notamment dans les domaines du gardiennage, du transport ou encore du tourisme. Ces limitations pourraient être élargies par le Conseil National des Migrations pour des raisons de sécurité nationale.

Impact sur les étudiants haïtiens

Un autre volet de ce projet concerne les étudiants haïtiens bénéficiant de bourses en République Dominicaine. Ces derniers seraient tenus de retourner en Haïti pour exercer leur profession pendant une période de quatre à sept ans, sous peine d’expulsion définitive et de remboursement des frais engagés. Cette mesure vise, selon les responsables dominicains, à renforcer les compétences professionnelles en Haïti tout en allégeant la pression sur le marché du travail dominicain.

Expulsions massives en hausse

Parallèlement, les expulsions d’Haïtiens s’intensifient. Selon les données de la Direction Générale de la Migration, plus de 230 000 Haïtiens ont été rapatriés en 2024, un chiffre sans précédent.

Le président Luis Abinader a réitéré son engagement à maintenir ces politiques strictes, affirmant que la sécurité nationale reste une priorité.

Réactions et critiques
Cette initiative suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté haïtienne en République Dominicaine et des défenseurs des droits humains, qui dénoncent des pratiques discriminatoires et des abus lors des expulsions. Ces mesures pourraient également aggraver les tensions entre les deux nations voisines, déjà marquées par une histoire complexe et des relations souvent conflictuelles.

La présentation officielle du projet de loi au Congrès national, prévue dans les semaines à venir, sera un moment clé pour déterminer son adoption et ses répercussions à long terme sur les relations entre la République Dominicaine et Haïti. @Ameriqueinfo7