Ses anciens étudiants dénoncent l’arbitraire !
Depuis sa fondation en octobre 1990 et sa reconnaissance légale en août 1994, l’Université Royale d’Haïti (URH) s’est imposée comme un pilier de l’enseignement supérieur en Haïti. Avec des programmes novateurs dans des disciplines telles que la médecine, les sciences comptables, les sciences politiques (Licence, Master, Doctorat), elle a su maintenir des standards de qualité remarquables. Pourtant, cette institution, dont les finissants en médecine ont historiquement effectué leurs stages à l’Hôpital Saint-Michel de Jacmel grâce à un accord signé en 2019 avec le ministère de la Santé publique, fait face à des attaques systémiques qui mettent en péril son existence.
Une Manœuvre de Sabotage
Depuis 2022, sous la direction du Dr Evans Vladimir Larsen à la tête de la Direction de la Formation et du Perfectionnement en Sciences de la Santé (DFPSS), des mesures arbitraires ont été prises pour entraver le fonctionnement de l’URH. Le conflit s’est aggravé avec le retrait de l’URH du consortium privé controversé nommé CUREME, initié par Larsen. En représailles, ce dernier a instauré des conditions discriminatoires exigeant que les étudiants en médecine de l’URH sollicitent une équivalence auprès de l’Université Épiscopale, moyennant des frais exorbitants de 6 000 dollars.
Ces décisions ont conduit à une véritable hémorragie au sein de l’URH, entraînant des défections massives parmi les étudiants et affaiblissant considérablement son effectif global. La gratuité de l’internat, garantie depuis toujours par l’État, a été subvertie par l’instauration de frais injustifiés, transformant ainsi un droit acquis en une opportunité commerciale douteuse.
Une Corruption Érigée en Système
Le cas de l’URH illustre l’érosion de la légalité et la montée en puissance de l’arbitraire au sein des institutions publiques haïtiennes. Le directeur de la DFPSS, profitant de son influence, distribue des reconnaissances à des institutions selon son bon vouloir, ignorant les normes établies par le ministère de l’Éducation nationale, seule autorité compétente en matière d’accréditation universitaire. Cette pratique alimente une corruption systémique, où des intérêts personnels priment sur les droits institutionnels légitimes.
Une République des Copains
L’administration publique en Haïti, gangrenée par le népotisme et la corruption, fonctionne désormais comme une « république des copains ». Des individus, tels que Larsen et son complice, Claude Péan, se servent des structures de l’État pour poursuivre leurs ambitions personnelles, au mépris des lois et des valeurs éthiques. Le sabotage systématique de l’URH en est un exemple flagrant, révélant une volonté de torpiller une institution qui, depuis plus de trois décennies, a respecté ses engagements envers l’État et la société haïtienne.
Conclusion : L’État Complice de son Propre Déclin
Le sort de l’Université Royale d’Haïti témoigne d’une méconnaissance profonde des obligations de l’État par ses propres représentants. Plutôt que de protéger une institution reconnue pour sa contribution à la formation des élites médicales, ces autorités incompétentes la persécutent au profit de pratiques corrompues. En agissant ainsi, elles affaiblissent non seulement l’URH, mais aussi l’État haïtien, qui perd peu à peu sa crédibilité et sa capacité à garantir l’équité et la justice dans le domaine de l’éducation.
La survie de l’URH est une question de principe : il s’agit de préserver non seulement une institution, mais aussi les fondements mêmes de la légalité et de la justice en Haïti.
-Un cri des anciens étudiants de l’Université Royale d’Haïti.
Port-au-Prince, le 30 novembre 2024