L’apartheid scolaire: ce que Kelly Bastien dénonce dans le système éducatif haïtien

Intervenant sur les ondes d’une station de Radio à la capitale haïtienne, l’ancien président de l’Assemblée nationale en Haïti, Kelly C.Bastien, fustige le comportement de certains responsables des établissements scolaires privés en Haïti qui aggravent la discrimination dans les milieux scolaires.

L’ancien sénateur du département du Nord justifie sa position sur le fait que certains responsables d’établissements scolaires privés, en augmentant chaque année les frais scolaires, écartent une majorité d’enfants dont les parents ne disposent pas de moyens financiers pour les envoyer à l’école, ce qui, selon M. Bastien, creuse davantage le fossé existant dans la société haïtienne en matière de pouvoir scolaire.

Les tarifs se multiplient dans les établissements scolaires privés, alors que le pouvoir économique et financier des parents reste inchangé, voire éliminé.

Par conséquent, Kelly Bastien demande au ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) de mettre plus de célérité dans les décisions adoptées par l’État en ce qui a trait à la loi sur les tarifs scolaires dont il détient la paternité.

Dans la même veine, Kelly Bastien dénonce le silence des syndicats d’enseignants des écoles privées qui acceptent que leur salaire demeure inchangé chaque année, alors que les responsables des établissements scolaires augmentent exponentiellement les frais scolaires sans penser à un ajustement de leur salaire.

Kelly Bastien, qui ne cesse d’exiger l’application de la loi sur les tarifs scolaires, encourage les parents considérés comme les premières victimes de l’apartheid scolaire, exige des responsables des établissements scolaires le respect de cette loi qui vise l’allègement de leur fardeau annuel, outre le paiement des loyers.

Proposée en 2009 par l’ancien sénateur du Nord, la loi relative aux frais scolaires, plus de sept ans après avoir été adoptée par la Chambre des Députés et le Sénat, a été validée par le président Jocerlerme Privert, le 3 janvier 2017, et publiée ensuite au journal officiel national Le Moniteur.

Cette loi régule les frais scolaires, ceux des activités parascolaires et fixe le taux auquel les écoles privées peuvent augmenter leurs tarifs.

Ces nouvelles régulations exigent que les frais de scolarité soient versés en monnaie locale, interdisent aux écoles de demander des frais supplémentaires pour réinscription et limitent le montant du dépôt de garantie à 500 gourdes ($US 7.57). Ces frais de scolarité sont destinés à assurer l’accès à l’eau potable, l’électricité, le matériel pédagogique, la sécurité, les conditions d’hygiène, les équipements sportifs.

Cette loi exige également que les écoles privées payent des impôts sur la vente de matériels scolaires, d’uniformes ayant eu lieu dans leurs locaux. De plus, concernant les activités parascolaires, la loi interdit aux professeurs de donner des cours particuliers aux élèves de leur classe sans le consentement préalable des parents et du conseil pédagogique de la direction du centre d’éducation.

Hervé Delima