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Haïti, jadis portée par des valeurs familiales profondes, s’enfonce aujourd’hui dans une réalité tragique où des enfants, souvent mineures, se voient contraintes de se prostituer pour assurer la survie de leur famille. Ce proxénétisme parental, né de la misère et de l’abandon, est un témoignage accablant de la déchéance de l’État, qui a échoué à offrir à ses citoyens le minimum vital.
L’ombre de la dignité parentale qui caractérisait jadis la société haïtienne s’est effritée face à une pauvreté écrasante et à une indifférence gouvernementale consternante.
Les images de parents haïtiens, autrefois symboles de force, de respect et de détermination, se sont dissipées. Aujourd’hui, ces repères se sont effondrés, remplacés par la faim et le désespoir. Les enfants, ces êtres vulnérables qui devraient être protégés, sont désormais réduits à des objets de survie.
Poussés par des conditions d’existence avilissantes et un chômage endémique, ils deviennent les soutiens de famille, au prix de leur innocence. L’État, aveugle et muet face à cette tragédie, se dérobe depuis des décennies, incapables de proposer des solutions ou d’assurer les droits fondamentaux de ses citoyennes.
Les promesses des gouvernements successifs, depuis la chute des Duvalier, se sont révélées vaines, laissant place à une incompétence chronique et une corruption endémique qui gangrènent les institutions. Chaque année, le peuple haïtien voit défiler des responsables plus intéressés par leur enrichissement personnel que par le bien-être de ceux qui les ont élus. La crise est telle que des parents en viennent à renoncer à leur rôle protecteur, incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants autrement.
Il est inacceptable qu’un État, censé protéger les plus faibles, permette que des mineurs et des mineures soient réduits à des actes aussi abjects pour survivre et subvenir aux besoins les leurs.
Le proxénétisme familial en Haïti est un fléau qui exploite les plus vulnérables, notamment les jeunes filles. Souvent poussées par leur entourage, parfois les parents coincés par la précarité, elles deviennent des travailleuses de sexe ambulantes, tentant de répondre aux besoins familiaux et aux attentes sociales. Ce phénomène révèle une profonde crise de valeurs et de protection.
La société haïtienne se trouve dans une situation de précarité extrême, où les conditions matérielles d’existence déshumanisantes broient toute trace de dignité. Dans cette détresse généralisée, l’État ne montre aucun signe de soutien ni de réforme structurelle. Les enfants paient, au prix de leur avenir et de leur âme, l’abandon flagrant d’une succession de gouvernements incompétents et corrompus bien souchés dans un système judiciaire bancal dont ils ont le total contrôle.
Face à cette déchéance morale, à cette trahison institutionnelle, combien d’autres vies devront être sacrifiées avant qu’Haïti ne retrouve sa dignité ?
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