En Haïti, les partis politiques ne sont plus les viviers de débats démocratiques ni les creusets d’idées progressistes qu’ils devraient être. Ils se sont transformés en véritables écoles de corruption et de dépravation morale. Dès l’adhésion à ces organisations, l’individu est initié aux rouages d’un système profondément vicié : fraude électorale, détournement de fonds publics, compromission éhontée et, parfois, élimination physique des opposants.
Loin de former des leaders visionnaires, les partis politiques haïtiens produisent des spécialistes du pillage de l’État. L’objectif n’est plus la quête du bien commun, mais la consolidation d’une réussite personnelle et celle de son clan, obtenues par les moyens les plus vils. Ce triste constat s’étend également aux institutions universitaires qui, au lieu d’éduquer à la pensée critique et à l’éthique, semblent céder au même cynisme ambiant.
Cependant, la crise politique et institutionnelle actuelle repose sur un mal plus profond : une véritable faillite de la pensée et de la moralité. Ces organisations ne transmettent plus des valeurs ou des principes ; elles forment des stratèges du mépris des lois, des virtuoses de la manipulation. L’éthique est reléguée à l’arrière-plan, sacrifiée sur l’autel d’intérêts immédiats et mesquins. La politique, en Haïti, n’est plus une vocation ; elle est devenue un métier d’escrocs.
C’est cette dérive intellectuelle et morale qui nourrit le cercle vicieux de l’échec national. Une société où les dirigeants sont formés à tricher, à détruire et à diviser ne peut aspirer à aucun progrès durable. Il ne s’agit donc pas uniquement de réformer les institutions, mais de reconstruire les consciences. La réhabilitation d’Haïti passera par une révolution des idées, une refonte complète des valeurs inculquées dans ces « écoles » de malversation.
Si nous n’enseignons pas l’intégrité et le respect des lois, alors l’avenir d’Haïti restera inéluctablement lié à la répétition des mêmes échecs.
Ameriqueinfo7