Pétion-Ville, le 15 Août 2023 – Amérique Info7
Dans les hauteurs de Port-au-Prince, les acteurs haïtiens reprennent le chemin du dialogue sous les auspices de la Nonciature.
Face à la dégradation continue de la crise haïtienne, les protagonistes estiment la nécessité de vider leurs contentieux afin de prioriser l’intérêt général, à travers un ensemble de discussions qui se déroulent sous l’arbitrage du Doyen du Corps diplomatique accrédité en Haïti, révèle à « Amérique Info7 » une source diplomatique qui requiert l’anonymat. Cependant, cette reprise des pourparlers intervient suite à la volonté du Kenya de prendre le leadership d’une éventuelle mission de paix onusienne dans le pays.
Loin derrière les caméras de la presse, le Premier ministre haïtien de facto, Ariel HENRY, deux (2) de ses ministres et trois (3) de ses conseillers politiques et juridiques, des membres de la classe politique composés de leaders de groupe et d’anciens parlementaires, ceux du secteur privé des affaires et de la société civile organisée se sont largement entretenus, le mois dernier et en début de ce mois, pour trouver une issue à la crise multidimensionnelle que connaît le pays. En dépit des divergences politiques acerbes affichées par les acteurs, notre source indique qu’il y a une lueur d’espoir qui se manifeste chez les intervenants. « Au menu des discussions intenses l’on retrouve le remaniement ministériel, la sécurité, l’élargissement du Haut Conseil de Transition, les élections et l’adoption d’une nouvelle Constitution », nous a-t-elle informés.
Entre-temps, la majorité des acteurs présents plaide pour un Exécutif bicéphale se rapprochant de la législation haïtienne, et pour le déploiement d’une force étrangère en appui aux forces de sécurité nationales. Toutefois, le gouvernement de facto et alliés ont, pour la énième fois, rejeté l’Exécutif à deux (2) têtes qui, d’après eux, n’est pas la meilleure alternative actuelle pour sortir Haïti de son marasme. Ils défendent plutôt les autres points dudit menu mais continuent à s’accrocher à l’Exécutif monocéphale.
Depuis l’assassinat spectaculaire du Président contesté Jovenel MOÏSE en juillet 2021 et la fin du mandat du tiers-Sénat restant en janvier 2022, l’ordre démocratique est totalement rompu en Haïti. Aucun élu démocratique n’est au pouvoir, alors Dr. Ariel HENRY et consorts se trouvent dans un champ libre en exerçant inconstitutionnellement les attributions des autres pouvoirs publics. Par contre, les acteurs haïtiens maintiennent leur position intransigeante, ce qui aggrave davantage la crise sociopolitique et sécuritaire actuelle. En ce sens, les gangs armés grondent et défient même les autorités étatiques sur plusieurs fronts, ce qui entrave la libre circulation des citoyens et le bon fonctionnement des activités économiques.
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