Le laxisme étatique: une clef puissante remise aux bandits pour fermer les universités et écoles à Port-au-Prince

Amériqueinfo7

Au cœur de la capitale d’Haïti, le cœur des centres éducatifs ne battent plus au même rythme depuis tantôt 5 ans en raison des troubles politiques insolubles constants qui y sévissent. Si les quartiers qui fournissent la population estudiantine aux différentes universités sont dépopularisés, ces dernières en pâtissent aussi, car elles en vivent.

Les étudiants de l’Université Quisqueya, de l’Université Royale D’Haïti, de l’Université du docteur Jean Bertrand Aristide, de l’Université Épiscopale D’Haïti, de l’Université Notre Dame D’Haïti, et j’en passe, vivent dans les quartiers qui viennent de subir ET QUI SUBISSENT ENCORE LA FOUDRE DES GANGS ARMÉS: Carrefour-feuilles, Carrefour, Martissant, Pernier, Tabarre, Solino, Bel-air, Thomassin, Maya, Diègue, Méyotte et Canaan qui sont les terroirs qui alimentaient les salles de classe.

L’État haïtien a failli à sa mission première consistant à protéger les vies et les biens dans la société, les patrimoines matériels, dans le dernier cas, et faire qu’ils se pérennisent et florissent. Les étudiants ont perdu leurs maisons incendiées par les malfrats qui bénéficient de la passivité des représentants de l’État. Ils sont obligés d’aller se terrer soit dans des villes de province loin de leurs centres académiques en vue de sauver leur peau, ou de laisser de pays pour se réfugier aux États-Unis, en République dominicaine où n’importe où pourvu que ce soit loin des protégés de l’État que sont les bandes armées qui continuent de pulluler.

Le constat est inquiétant:  » L’Université Royale D’Haïti, sise à Débussy, en plus d’être victime d’une politique destructrice du gouvernement, selon ce qu’a rapporté le docteur Jean Pierre Rodrigue Mathieu, son recteur, aujourd’hui, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a expliqué comment le gouvernement a voulu révoquer l’autorisation que son université avait détenu du ministère de l’Education nationale depuis 1994 pour la remplacer par une simple fiche de fonctionnement payant, valable pour 2 ans renouvelables, ce qui constitue, une entreprise mafieuse selon plus d’un, en plus que les étudiants n’habitent plus les environs de Port-au-Prince, ne fréquentent plus l’établissement.

Ceux et celles qui viennent de terminer leurs études classiques n’ont pas été s’inscrire ni à Royale ni aux autres universités de la place, a-t-on constaté.

La crise financière générée ou causée par la crise sécuritaire en est le moteur.

Ce n’est pas l’unique triste cas. C’est le même cas de figure pour l’Université Quisqueya dont le docteur Jacky Lumarque est le recteur. L’Université Quisqueya n’écarte pas la possibilité de fermer « temporairement » pour manque d’argent dans un contexte où plusieurs institutions d’enseignement supérieur de premier plan révèlent au journal Ameriqueinfo7 une diminution très inquiétante des inscriptions.

On a appris qu’en janvier 2019, l’Université Quisqueya avait dénombré 3 585 étudiants. À la même époque, en 2021, ce chiffre est passé à 2204, puis en novembre, de cette année, l’institution d’éducation supérieure compte à peine 850 apprenants pour ses six facultés, soit une baisse extraordinaire de plus de 76 % par rapport à 2019. Une catastrophe.

« Nous n’écartons pas le danger imminent de mettre fin aux activités provisoirement à cause de cette réduction significative du nombre d’inscrits », ont-ils déclaré au journal Ayibobost.

L’Université du docteur Jean Bertrand Aristide, elle aussi, souffre amèrement du phénomène du banditisme ou de la haute criminalité qui provoque une fuite énorme des valeurs, des cerveaux, et voit sa population réduite considérable.

Cet enfer créé par les gangs s’est totalement étendu sur le territoire, donc il n’y a pas que Port-au-Prince qui en est touché. Les universités de l’Artibonite, du Nord, les annexes des autres villes de province en sont très affectés tant la circulation est impossible sur le territoire. Par où vont passer des étudiants pour aller assister à des cours en sciences juridiques aux Gonaïves, par exemple? Aller dans le Sud constitue un haut risque pour tout le monde. Les écoles classiques, dans toutes les zones sus mentionnées, sont détruites à cause de la conciliance de l’État face aux bandes armées. Et, la gangrène se propage !

On va ressentir les méfaits d’une telle catastrophe dans les ans à venir, qu’on le veuille ou non!

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