Ariel Henry: le président d’Haïti en cachette

Au lendemain de l’assassinat du président Jovenel Moïse, l’intérim a été assuré par le premier ministre démissionnaire, Claude Joseph. Environ une semaine après, sur demande du BINUH, par le biais d’un tweet, le maillet a été passé au neurochirurgien septuagénaire, Ariel Henry. Lors de son intronisation le 20 juillet 2021, il a promis d’exécuter le testament du président assassiné et a réitéré la volonté de rétablir la sécurité dans le pays, d’organiser le référendum et les élections. Les vaines promesses du PM Ariel sont innombrables. Depuis son accession, la situation sécuritaire s’est dégradée à un rythme vertigineux et alarmant. Les gangs gagnent d’avantage de territoires et deviennent beaucoup plus confiants. La police nationale devient de plus en plus prenable face aux malfrats soutenus par des personnes placées au timon des affaires de l’Ét

Le PM a dit qu’il pouvait déclarer la guerre tant il se sentait fort

Quelques mois après son investiture, le PM Ariel Henry dont le nom est cité dans l’assassinat du président Moïse a tenté vertement de défendre le suspect potentiel Félix Badio avec qui il s’était entretenu au téléphone durant la soirée du meurtre du président Moïse. Aux micros des journalistes de la radio Scoop FM, le PM eut à déclarer qu’il détenait le plein pouvoir, et qu’il pouvait même déclarer la guerre; depuis lors, il règne en maître, et il a réussi à plier tous les adversaires d’hier, même les plus coriaces. Le chef du villa d’accueil a rempli toutes les fonctions attribuées au président de la République. Il nomme et révoque les ambassadeurs, il actionne tacitement les pouvoirs conférés au chef de l’État au regard de l’article 149 de la Constitution 1987 amendée. Il préside le conseil des ministres, il nomme des juges à la plus haute instance du système judiciaire, la cour de cassation. L’ actuel titulaire du ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales est à deux pas de nommer des conseillers, nous a-t-on informé. Une attribution réservée également au chef de l’État.

Avec le support infaillible des États-Unis, le PM Ariel continue de garder le pouvoir au détriment du peuple devenant une proie facile pour les gangs sous l’œil complice d’un chef de police impuissant ou insouciant, ayant été, lui, accusé de connivence avec l’un des chefs de gangs les plus redoutables semant le deuil dans les familles haitiennes. Chose étrange, depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, l’ambassade des États-Unis en Haïti est dirigée par un chargé d’affaires, faute d’un président pouvant recevoir les lettres de créance d’un ambassadeur.

L’unique fois où Ariel a renoncé à une attribution réservée au président de la République, c’est quand le juge instruisant le dossier relatif à l’assassinat du pdt Moïse, Walter voltaire, a écrit au chef du parquet de Port-au-Prince pour l’informer qu’il souhaitait entendre des officiels du gouvernement actuel, dont M. Ariel Henry. Il revient, à coup sûr, au PM de convoquer un conseil des ministres pour statuer sur la demande du juge d’instruction. On ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu; le PM ne peut pas couper la branche sur laquelle il est assis. La validation de cette demande peut être néfaste pour ces officiels jouissant du privilège de juridiction, leur audition comme témoins pouvant déboucher sur un supplétif au parquet qui occasionnerait le changement de leur statut de témoins en inculpés, hors Ariel n’est pas en odeur de sainteté, donc il s’agit là d’une demande presqu’impossible à formuler. Le Pm Ariel peut-il voir la paille dans l’œil du voisin quand la poutre est dans le sien?